HEADER patriesimaginaires

"Contrôle" en tournée - saison 2016-2017

 Équipe /// Mise en scène : Perrine Maurin /// Scénographie : Lino Tonelotto /// Textes : Perrine Maurin, Gurshad Shaheman, « Pièces et Mains d’œuvre » /// Dramaturgie et jeu : Gurshad Shaheman /// Chorégraphie et danse : Vidal Bini /// Musique live : Anthony Laguerre /// Création lumière et régie : Philippe Colin /// Vidéo : Lino Tonelotto et Emilie Salquèbre /// Construction décor : Mario Tonelotto, Adriano Prometti, Yannick Gérard /// Costumes et accessoires : Catherine Roulle /// Assistant : Louis Dauber /// Production : Ariane Lipp 

Coproduction /// CCAM - scène nationale de Vandœuvre-les-Nancy et La Nef - fabrique des cultures actuelles de Saint- Dié-des-Vosges. Avec le soutien de la DRAC Lorraine, du Conseil Regional de Lorraine, du Conseil Général de Moselle, de l'Atelier d’architecture Marc Dauber, de la vllle de Maxéville et de Montévidéo/Marseille. Soutien à la diffusion au Festival Off d'Avignon du Conseil Régional de Lorraine. Projet sélectionné dans le cadre des Plateaux Lorrains au NEST - CDN de Thionville - Lorraine en juin 2014.

 

Revue de presse

- "Avignon. Under Control" article d'Hervé Pons dans Les Inrocks, 16 juillet 2015

Vidal Bini et Gurshad Shaheman, les deux interprètes de "Contrôle," le premier danseur et le second acteur, donnent toute son ampleur et sa chair à ce projet ambitieux de la metteuse en scène Perrine Maurin formée à l'excellence poétique et politique de Thierry Bédard.

Né de la rencontre entre Perrine Maurin et le musicien Anthony Laguerre, compositeur et batteur du groupe de rock Filiamotsa, Contrôle se donne pour mission d'explorer les zones bordées de la société, ou comment cette dernière glisse subrepticement du contrôle à la contrainte en passant par la surveillance.

Nous sommes en sécurité. Aujourd'hui, le contrôle est plébiscité par le plus grand nombre et devient un enjeu politique majeur. Le spectacle de Perrine Maurin, avec parfois des petits haussements d'épaules d'adolescent révolté, mais surtout avec une belle clarté et une dramaturgie balayant large, permet de correctement circonscrire la question initialement posée.

La voix de Foucault

Nous sommes en sécurité. Fortement inspiré et influencé par "Surveiller et punir" de Michel Foucault, dont on entend la voix, le spectacle fait l'inventaire des différentes zones de surveillance et d'espace punitifs : l'enfance, l'éducation, la norme, le corps, la pensée, l'industrie, la téléphonie, les réseaux, les nanotechnologies...

Tout va bien. Nous sommes cernés. Nous sommes en sécurité. Si le message est clair, l'intention didactique assumée, le supplément d'âme de Contrôle naît de la friction entre le théâtre et la danse, le texte et le corps, Vidal Bini et Gurshad Shaheman livrant sans détours la plus belle part de leur intimité et de leur humanité, chacun à l'endroit précis de sa pratique explorant à travers le prisme de l'art les différentes couches et sédimentation de la coercition. Ils nous surveillent, nous sommes en sécurité...

 

- « CONTRÔLE Avignon Off la Manutention » Blog « journaldeborduneaccro » article de Edith Rappoport, 21 juillet 2015

Terrifiant spectacle que ce "Contrôle" interprété par 3 artistes hors pair, acteur, danseur et musicien déchaînés en scène. Surveiller et punir, cet adage de Michel Foucault traverse le spectacle de bout en bout , avec des montées apocalyptiques à travers des projections comme celle de l'exploitation inhumaine des employés d'Amazone ou encore la terrifiante dépendance des téléphones portables que l'on remplace dans une apocalypse de vieux rebuts de modèles disparus. On en sort remués, mais pas désespérés, la vitalité des acteurs ouvre une lumière au bout du tunnel.

- « Sous surveillances » article de Damien Chardonnet-Darmaillacq I/O Gazette – la gazette du Festival d'Avignon In et Off - 19 juillet 2015

Né d'une rencontre entre la metteur en scène Perrine Maurin et le musicien Anthony Laguerre, « Contrôle » revendique clairement sa filiation avec l'une des œuvres majeures de Michel Foucault, « Surveiller et punir ». Si le contenu n'en est pas repris en tant que tel, les problématiques demeurent et cadrent la proposition : quels sont donc ces mécanismes de mise en surveillance systématique qui innervent nos sociétés sous prétexte de satisfaire un besoin de sécurité sans cesse attisé par les appareils de contrôles, qu'ils soient économiques, politiques ou sanitaires ? Sujet passionnant mais risqué, parce que finalement assez convenu dans ce qu'il trimballe de peurs elles aussi standardisées ou de fantasmes simplistes et parfois manichéens.

L'entrée en matière, nous a, à ce titre, un peu inquiétés : sorte d'état des lieux des contrôles qui nous menacent, gravement énuméré au micro sur fond de rock sur dramatisant... Mais c'était aller un peu vite en conclusion et sans compter surtout sur l'intelligence du dramaturge et comédien Gurshad Shaheman et de son acolyte, le danseur Vidal Bini. À la gravité frontale de l'introduction succèdent bien vite subtilité, humour et rondeurs d'esprit. Le sujet prend corps et les degrés de sens se déploient dans un pas de deux parlé/dansé étonnant de finesse et d'efficacité. Si l'ensemble n'échappe jamais à un certain didactisme, la force des interprétations et la finesse de l'organisation dramaturgique permettent au spectacle de ne jamais s'enfermer sur lui-même. On respire, on rit, on réfléchit. La représentation terminée, on s'étonne qu'elle soit passée si vite. La salle, pleine, applaudit son plaisir sans retenue et semble repartir avec les bonnes questions en tête. Un succès heureux et mérité.